Les élus rappelés à leurs responsabilités

Submersions marines et inondations ont été évoquées lors du Comité de la sécurité civile

La Semaine dans le Boulonnais     mercredi 20.07.2011, 14:00 

 Les communes comme Wissant ne disposent toujours pas de Plan communal de sauvegarde.

Certaines communes sur la côte sont dans le déni complet des risques qu'elles encourent. L'autre vendredi, à Arras, s'est tenu le Comité départemental de la sécurité civile (CDSC).

Ce conseil, visant à améliorer le dispositif des secours en cas de crise, a longuement abordé les risques liés aux submersions marines.


Sous la présidence de Pierre de Bousquet, préfet du Pas-de-Calais, le CDSC, qui se réunissait pour la deuxième fois seulement depuis 2006, a permis de présenter aux différents acteurs de la sécurité civile l'analyse des principaux risques encourus par la population et de prévoir les moyens d'y faire face. C'est à cette occasion aussi qu'a été présenté le nouveau plan Orsec, qui organise les secours de façon concertée en cas d'événement majeur touchant gravement la population (accident, catastrophe, terrorisme, crise sanitaire...).

Moins de 50 % des communes en règle
Cette grand-messe a aussi et surtout été l'occasion pour le Préfet de rappeler les élus à leurs responsabilités, et notamment les maires des communes où existent des risques naturels et/ou technologiques. Sur les 895 communes que comptent le département du Pas-de-Calais, les services de la préfecture en ont recensé 165 dans ce cas. Pour elles, l'Etat a, ou est en train, d'élaborer un plan de prévention des risques (PPR).
La loi de modernisation de la sécurité civile de 2004 stipule que le Plan communal de sauvegarde (PCS) est obligatoire dans les communes dotées d'un PPR.
Or, à ce jour, sur les 165 communes concernées, seules 75 d'entre elles se sont acquittées de cette obligation. A contrario, sur les 730 qui ne sont pas soumises à cette obligation, 80 ont décidé spontanément de rédiger un Plan communal de sauvegarde.
Qu'est-ce qu'un PCS ? Il s'agit d'un document dans lequel sont rassemblées les informations utiles en cas de crise tels que les endroits où mettre à l'abri la population, les signaux d'alerte à utiliser... « C'est un document qui doit être très opérationnel, un document de crise facilement utilisable pour les secours. Malgré des rappels trimestriels, je ne comprends pas pourquoi certains maires continuent de faire la sourde oreille , se désole Pierre de Bousquet. Rédiger un PCS, c'est bien plus simple que de réviser son plan d'occupation des sols. Le jour où il y aura un problème grave dans une commune et que celle-ci ne dispose pas de PCS, la responsabilité du maire pourrait être directement engagée.
»
Le Calaisis bon élève
Aujourd'hui, le code général des collectivités territoriales ne permet pas à l'Etat de se substituer à la commune pour rédiger ce document. « D'ailleurs, c'est quand même les élus locaux qui sont les mieux placés pour expliquer noir sur blanc quels sont les habitants à évacuer en cas d'inondations, par exemple. Ce n'est pas le PCS qui permettra de sauver des vies, mais sans lui, la tâche des secours s'en trouve compliquée. » Dans le Calaisis, les bons élèves sont majoritaires. Ainsi, toutes les communes du littoral, de Oye-Plage à Sangatte respectent la législation. Par contre, Escalles, Wissant, Audinghem et Audresselles, pour ne citer qu'elles, ne disposent toujours pas de PCS. Sans citer de nom, à la préfecture, on commence à s'impatienter : « Certaines communes sur la côte sont dans le déni complet des risques qu'elles encourent. » Même chose dans l'arrière-pays où les risques d'inondations demeurent importants. Ainsi, Nordausques, Polincove ou Vieille-Eglise continuent de traîner des pieds.

S-M.


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