Y a-t-il fréquemment de gros accidents ?

«  Peu, heureusement, mais une fois par mois, en moyenne, une catastrophe – type Amoco Cadiz ou Erika  – est évitée, dont dix dans la seule zone dépendant du CROSS Gris-Nez. Mais notre système n’est pas infaillible. Un jour, il y a aura un accident majeur, c’est sûr. Il faut continuer à dire à tous les acteurs de la mer qu’ils doivent prendre leurs responsabilités. »

 

À qui pensez-vous ?

«  À tout le monde, mais on pourrait citer des exemples de bateaux qui prennent le rail à contresens, de commandants qui sont à la passerelle ivres morts, ou de navire sans personne à la passerelle…  »

Ce sont là des professionnels, mais quel message passez-vous aux « simples » usagers ?

«  Je prends l’exemple d’une voile de kitesurf retrouvée en pleine mer. Nous lançons les secours. Et déclencher l’hélicoptère, c’est 10 000 € ! Si le kite surfeur est entre-temps revenu à terre et qu’il va bien, il faut qu’il le signale. Ce type de comportement représente une part importante de nos recherches infructueuses. Le parallèle peut être fait avec le ski hors piste. »

La France est en état d’urgence. Comment cela est-il décliné en mer ?

«  L’une de nos missions, état d’urgence ou pas, est la lutte contre la criminalité, qu’elle soit le fait de la migration ou du terrorisme. Nous avons en bord de mer des sites Seveso, des centrales nucléaires, la surveillance est primordiale. Sans dévoiler nos dispositifs, je dirais que nous surveillons la mer plus qu’avant. Les mailles du filet ont été renforcées. »