Wissant : le projet de reconstruction de la digue a été présenté aux habitants
Publié le 24/11/2013
Par Marie-Caroline Debaene
Jeudi soir, une réunion de concertation sur le projet de reconstruction du perré et réaménagement de la digue de Wissant a été organisée avec les cabinets d’architecte et d’ingéniérie, ainsi que l’assistant à la maîtrise d’ouvrage. Quatre heures de présentation et de débat n’auront pas suffi aux deux cents personnes présentes. Qui ont dit « rester sur leur faim ». Le maire espère lancer le chantier en septembre 2014.
Après appel d’offres, le cabinet Artelia, spécialisé dans l’ingénierie, a été retenu pour la reconstruction. L’assistant à la maîtrise d’ouvrage est Egis eau. Compte tenu des épisodes passés, une solution d’enrochement sur l’ensemble de la digue (549 m) a été préférée à celle d’un perré en béton pour des raisons de solidité, de souplesse et de brise vagues mais aussi de coût.
Houle centennale
L’objectif était, entre autres, de ne pas réitérer l’effet tremplin, vécu en 2007, qui n’a pas brisé l’énergie de la houle. Des essais ont été réalisés dans un laboratoire à Grenoble, plus exactement dans un « canal à houle ». La stabilité du perré a ainsi été testée pour une houle centennale. « C’est un canal d’une trentaine de mètres. C’est l’outil le plus précis qui existe aujourd’hui. Nous avons testé le mode de la houle qui représente trois heures de tempête et nous avons répété ces heures », expliquait à l’assistance, François Hacques, ingénieur et chef de projet à Artelia. Les enrochements actuels seront réutilisés pour asseoir les fondations de l’ouvrage à moins trois mètres.
D’autres critères ont dû être pris en compte comme l’érosion de la plage. « Au niveau de l’érosion, des études démontrent que l’on perd environ un mètre de sable tous les dix ans. Les hypothèses prises en compte sont donc une plage à trente ans avec un niveau de trois mètres plus bas. » (Une étude que des habitants ont contestée en évoquant plutôt deux mètres tous les dix ans, lire aussi ci-dessous).
Le projet intègre également un réaménagement de la digue, assuré par le cabinet d’architecture KVDS, avec deux belvédères, des bancs, de nouveaux éclairages, des douches, du fleurissement, quatre accès à la plage (trois escaliers et une rampe piéton) mais aussi les réfections de la rampe d’accès à la plage, au nord du poste de secours, et de celle depuis la rue A.-Davids.
La promenade sera réalisée en enrobés colorés dans les tons ocre jaune. Le déambulatoire sera traité en pavage composé de grès. « L‘idée est d’avoir la philosophie de promenade dans un milieu naturel », précisait Anthony Boyer, architecte.
Le coût total hors taxes du projet est de 7,5M €. Les études (650 000 €) ont été subventionnées à 80 % par le FEDER (fonds européen). « Le montage financier est en cours, a assuré Olivier Caillaud, d’Egis. La Région a promis un bon apport sur cette réalisation. Les fonds FEDER nous donnent aussi de bons espoirs. » Quant à la commune, les 2,8M € versés par l’État en dédommagement suite à l‘effondrement de l’ouvrage en 2007 permettront de financer les 20 % qui incombent au maître d’ouvrage.