Dune d’Aval à Wissant : le sable s’envole et les pieux du chantier sont en rupture de stock...
Une partie du sable, déposé au début de l’été pour lutter contre l’érosion de la dune d’Aval à Wissant, s’est envolée à la suite de forts coefficients. Les différents acteurs se veulent rassurants, mais vont agir en urgence...
Ces dernières semaines, le paysage dessiné après deux forts coups de vent au mois d’août, a laissé de nombreux riverains et badauds, songeurs voire rageurs. Ils ne comprennent pas comment 1,2 M€ (hors taxes), financé par l’Europe et la commune, peut être dépensé dans un ouvrage qui semble déjà branlant.
Pour rappel, au début de l’été, suite à une procédure d’urgence, 50 000 m3 de sable ont été déposés au pied de la dune, dite d’Aval, pour tenter de stopper son érosion et protéger les habitations situées à l’arrière.
Presque deux mois plus tard, une partie du sable s’est déjà envolée alors que le chantier est toujours en cours. Il doit s’achever fin septembre. Des habitants crient au « gaspillage » et au « carnage ». Certains demandent un enrochement pour régler le problème.
Une réunion s’est tenue il y a une semaine avec la commune (maître d’ouvrage), la société Égis (maître d’œuvre) et la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM). Nous avons enfin su ce qui s’y était dit.
PROBLEME DE PIEUX
Philippe Dieudonné, sous-préfet, a demandé une expertise aux services de la DDTM. Il estime aussi que « la solution doit être trouvée dans les meilleurs délais par le maître d’œuvre, Égis, pour renforcer la zone identifiée. » La dune s’est dégraissée au pied du perré (l’ouvrage qui consolide la digue), ce que les techniciens appellent un « effet de bord ».
A contrario, elle s’est rechargée sur les « profils » du cordon dunaire les plus éloignés du perré, côté Tardinghen. Selon la DDTM, 10 % du sable déposé serait parti à la mer.
Pas question pour les services de l’État de remettre en cause la procédure retenue : « On se doutait bien qu’une partie du sable se retirerait. Visuellement, cela peut être dérangeant pour les riverains, mais il n’y a pas péril en la demeure. »
L’urgence est d’installer les pieux de consolidation qui devaient être posés fin septembre. Problème : Égis a expliqué qu’il y avait un retard de livraison. La société a donc proposé de déplacer 180 pieux existants à l’endroit qui a le plus souffert d’ici une quinzaine de jours, avant de recevoir les nouveaux pieux. En espérant qu’ils ne déshabilleront pas Paul pour habiller Jacques...
MARIE-CAROLINE DEBAENE