Un épi est efficace au Portel depuis le 19ème siècle. Une solution pour WISSANT ? _______________________________________________________________________________________

Christian ELETUFE          La Semaine dans le Boulonnais mercredi 12.05.2010.

L'épi, situé au sud de la plage est consolidé par endroit. C'est une défense importante.
L'épi, situé au sud de la plage est consolidé par endroit. C'est une défense importante.

 

Quand on connaît les coûts pour refaire une digue, comme celle de Wissant, de l'ordre de 10 millions d'euros, la commune a préféré anticiper en établissant un plan d'action pluriannuel.

 

Quand le PPR (Plan de prévention des risques des falaises) est tombé il y a quelques années, toute la population du littoral a été "mise dans le même sac" avec, en bordure de falaise, une zone rouge, ce qui signifie qu'aucune extension de bâtiment n'est possible, mais surtout, qu'en cas d'incendie, une habitation ne peut être reconstruite à cet endroit.

C'est comme avec la tempête Xynthia, l'État rachète la maison endommagée, d'où des conséquences négatives pour les propriétaires fonciers et immobiliers. Une association des riverains portelois s'est alors créée, soutenue d'ailleurs par la municipalité qui, persévérante, a réussi et a obtenu une lecture particulière du PPR au Portel pour les riverains, car les falaises sont protégées par des perrés au Nord et au Sud, sans oublier le rôle de l'épi qui casse les lames des vagues. « Un PPR Bis, comme l'appelle Laurent Feutry, maire, donne la possibilité aux riverains de la falaise de reconstruire sur place en cas d'incendie, c'est une décision très importante, mais elle est liée à des conditions d'entretien des perrés et de l'épi ».
La commune réalise donc un programme pluriannuel de travaux d'entretien et de confortement de ses ouvrages de défense contre la mer.
Cette mission a été confiée au cabinet Sogreah, spécialiste des travaux maritimes.

Etudes géotechniques
Les perrés situés au Sud, entre la plage et le camping, ont subi deux interventions pour en conforter une partie, en mars 2007 (80  000 euros) et en mars 2009 (78 000 euros), entièrement à la charge de la commune.
Un terrassement a été effectué au pied des perrés à l'aide d'un ferraillage, d'un coffrage et enfin par l'injection d'un béton spécifique. Aujourd'hui, des études géotechniques complémentaires sont en cours par la société Arcadis de Dunkerque, qui va procéder à 6 sondages pour voir à quelle profondeur il va falloir se fixer pour atteindre les fondations du perré.
Il s'agit là de prévoir éventuellement des travaux si le cabinet spécialisé le demande. Dans ce cas-là, le dossier sera prêt et les élus pourront aller immédiatement à la pêche aux subventions sans perdre de temps.
Le perré situé au Nord est protégé par l'épi qui brise les lames des vagues, mais aussi les vagues ne vont pas jusqu'à ses pieds du fait de la présence de la plage. D'ailleurs, l'épi engraisse la plage de sable.
Le Portel est l'une des seules stations balnéaires où il n'y a pas d'évasion de sable bien au contraire. Cet épi, construit au 19e siècle par les Portelois pour avoir un point d'accostage de bateaux a été construit en pierres avec des voûtes qui sont enfouies dans le sable. Aujourd'hui, l'ensemble est fragilisé, d'où l'intervention de l'homme pour le renforcer par endroits.
La technique employée est celle d'un sarcophage en béton fixé sur les parties existantes en maçonnerie.
C'est un béton spécial qui est sec en deux heures de temps.
Un enrochement viendra compléter le dispositif.
Le coût de ces travaux s'élève à 83 164.16 euros TTC, subventionné à hauteur de 30 % par l'État. La commune devrait aussi obtenir 30 % du conseil général.
L'épi et les perrés seront donc étroitement surveillés par la mairie et les services techniques, mais aussi par les services de l'État.
Mieux vaut étaler les dépenses sur plusieurs années voire plus et entretenir ces ouvrages comme le faisaient les anciens, que d'attendre la catastrophe et voir alors une addition plutôt salée.

Christian ELETUFE

La Semaine dans le Boulonnais