LE CONTEXTE
Lieu
Après, le Portel, Hardelot, Wimereux, Ambleteuse et Dannes c’est la plage de Wissant qui est à l’honneur cette semaine dans le cadre de cette série « Un maire, une plage ».
Rencontre
Entretien avec Laurence Provost, maire de Wissant depuis 2020.
PROPOS RECUEILLIS PAR LOUIS NAM
Atouts
Située entre deux lieux mythiques de la Côte d’Opale, la plage de Wissant a pour elle son immensité et sa polyvalence.
Depuis combien de temps connaissez-vous la plage de Wissant ?
Je suis arrivé en 1998. De base, j’étais dans la région parisienne et j’avais décidé de poser mes valises ici, car j’ai trouvé l’endroit magnifique, sauvage, avec un paysage de carte postale. Cela fait 25 ans que je l’arpente, le plus souvent au printemps, à l’occasion de balade où je me risque tremper les pieds. C’est l’immensité de cette plage de sable blanc entre les deux caps. Ce côté sauvage, pas très urbanisé, et surtout les odeurs qui s’en dégagent. On peut s’imaginer que dans un lieu où l’on a l’habitude d’aller, les choses nous lassent, mais ici, avec cette plage, c’est impossible. La mère est changeante, le ciel et la lumière le sont aussi, tout au long de l’année et des saisons. C’est une plage qui vit.
Comment qualifieriez-vous cette plage de Wissant ?
Elle est à la fois familiale, touristique et sportive, c’est tout ça à la fois. Tout le monde y trouve son compte. Quand il y a du vent, vous pouvez voir autant de kitesurfs que de planches de surf. C’est vraiment une plage multifonction, c’est un couteau suisse. Vous pouvez y combler une activité ou un besoin.
Quelles activités peut-on faire sur cette plage ?
Déjà, il y a le farniente pour ceux qui ne veulent rien faire. Il y a aussi de nombreuses promenades et randonnées possibles. Il y a aussi énormément de sports nautiques. Wissant est reconnu à l’international pour ce qui est du kitesurf, de la planche à voile, du paddle et du char à voile. Le surf a aussi fait son apparition sur cette plage, il y a environ trois ans, avec l’ouverture d’une école de surf. Wissant est un spot reconnu et beaucoup de champions viennent s’entraîner ici.
Quels aménagements ont été effectués depuis le début de votre mandat ?
Des aménagements à proprement parler, il n’y en a pas eu. Les seules choses que nous continuons à faire, c’est les rechargements en sable au niveau de la dune d’aval car nous avons une érosion importante. À marée haute, la mer remonte jusqu’à la digue et la descente à bateau, il est donc difficile de faire des aménagements à même la plage. Nous avons revanche un projet d’aménagement pour notre base nautique avec des bungalows pouvant accueillir les associations, qu’elles soient issues des sports nautiques ou des professionnels. La base nautique à proprement parler existe déjà, mais elle n’est pas digne d’une base nautique pour notre commune. On souhaite aujourd’hui faire quelque chose pour l’intégrer de façon pérenne en paysage.
Que souhaiteriez-vous améliorer sur cette plage ?
Le plus important pour nous c’est la préservation de la plage, de l’habitat humain et de notre trait de côte. Aujourd’hui, la commune est soumise à une érosion très importante. Il faut que l’on parvienne à protéger et conforter notre cordon dunaire. La première chose c’est de sensibiliser les gens qui viennent à la journée ou en vacances, qu’il est nécessaire de ne pas piétiner dans les dunes et d’y monter. Il faudrait que l’on puisse avoir, via la presse nationale, la mise en exergue de cette problématique, au même titre que d’autres communes de notre littoral. C’est une préoccupation nationale. La mer et le changement climatique abîment notre littoral. Si l’homme ne fait pas la part des choses, on va vers une catastrophe qui va s’accélérer. Sans notre plage et nos dunes, on ne pourra pas se projeter dans l’avenir. Nous n’avons cependant aucun moyen d’empêcher l’érosion. La politique, avec la loi climat et résilience, c’est quelque part un abandon des territoires soumis à l’érosion et à la submersion marine. Mais ici, ce n’est pas quelque chose que nous voulons entendre.
6 kilomètres, c’est la distance exacte à la plage qui sépare Wissant du Cap Gris-Nez d’un côté et du Cap Gris-Nez de l’autre.
Laurence Prouvost est originaire de la région parisienne et est tombée amoureuse de la commune. Elle se consacre aujourd’hui à temps plein tant que maire.