Suite au courriel des Amis de Wissant au Préfet, cette progression de l’érosion n’en est qu’à ses débuts et s’amplifiera . . . tant qu’on n’ira pas voir modestement, ailleurs, comment nos voisins belges ont résolu le problème: lors de l’A.G. de l’été 2013, un estivant de Wissant de nationalité belge avait judicieusement suggéré de demander l’avis des ingénieurs maritimes belges ou hollandais . . . :
A NIEUPORT, ils ont tout simplement construit un épi en dos d’âne de 300m de long, perpendiculaire à la côte. Et c’est efficace: constatez sur les photos. Et en même temps esthétique. Bien plus, les chars à voile peuvent les franchir aisément, tout comme les piétons!
A Berck-sur-Mer, les mêmes épis, perpendiculaires à la côte, retiennent efficacement le sable sur la plage.
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C’est une question de bon sens: dans la vallée du Rhône, les cultivateurs qui veulent ralentir l’intensité du mistral pour protéger leurs cultures plantent des haies de cyprès, perpendiculaires à la vallée; quand on veut retenir de l’eau pour produire de l’électricité dans une centrale hydro-électrique, on construit le barrage perpendiculairement au courant et non pas dans l’axe du courant.
Par ailleurs, l’effet dévastateur du déferlement des vagues en haut de l’estran est savamment décrit dans la thèse de doctorat de 2003 de Mme le Professeur Nadia Sénéchal de l’Université de Bordeaux I, reprise en référence dans le courrier électronique de l’association sous le titre “ Wissant priorité au ré ensablement!”: http://grenet.drimm.u-bordeaux1.fr/pdf/2003/SENECHAL_NADIA_2003. C’est un dossier très technique, incompréhensible pour le commun des mortels dont je suis, mais dont je retiens, en page 51:
“ Courants liés au déferlement des vagues: Généralement les vagues arrivent avec un léger angle d’incidence sur la côte et li faut alors tenir compte du . . . courant moyen orienté parallèlement à la côte et couramment appelé le courant de dérive. Ce courant joue un rôle prépondérant dans la dynamique sédimentaire de la zone, il est notamment un vecteur de transport pour les sédiments mis en suspension par le déferlement des vagues”
Lorsqu’il y a tempête, le courant généré par la marée montante d’ouest et le “courant de dérive”s’additionnent et déplacent le sable en suspension vers le Blanc-Nez. On remarque alors que la zone de déferlement, face à la digue, prend une couleur grise sur une largeur de 20 à 50 mètres, ainsi colorée par le sable en suspension: l’estran se dégraisse à chaque tempête.
J’ai compris l’extrême fluidité du sable en suspension dans l’eau lorsque, au cours de l’été 2013 Louis Couhé m’a suggéré de faire l’expérience suivante: Prendre une bouteille d’eau en plastique, la remplir d’ 1/3 de sable et compléter d’eau aux 2/3. Lorsque vous inclinez la bouteille, vous constaterez avec quelle rapidité le sable, baignant dans l’eau, devient fluide et s’étale à l’horizontale.
Recharger l’estran avec le sable extrait du port de Calais est indispensable.
Mais il est aussi indispensable que des épis de 200 à 300m de longueur, perpendiculaires au rivage, freinent l’effet ravageur des courants cumulés: courant de marée montante et courant de dérive. Lorsqu’on constate que plusieurs kilomètres de digue ont été implantés en haute mer pour abriter les bateaux de gros tonnage de Dunkerque jusque Gravelines, il n’est pas permis d’hésiter pour nous mettre à l’abri de 2 ou 3 épis comme à Berck-sur-mer ou Nieuwport de seulement 300m!
Merci pour les commentaires des lecteurs qui voudront bien les transmettre à l’association des Amis de Wissant ou à moi-même ( Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ; tel: 06 72 47 72 30 )
Stéphane BLONDE