Témoin cet inventaire à la Prévert que  pourrait fredonner un maire d’un village côtier en Terre d’Opale : le Site Classé et le Site Inscrit, Natura 2000, la ZPS : Zone de Protection Spéciale, le DPM : Domaine Public Maritime, le PLUI : Plan Local d’urbanisme Intercommunal, le PPRN : Plan de Prévention Risques Naturels pour la submersion et l’inondation (deux cas différents), le PAPI : Programme d'Action de Prévention des Inondations, le SAGE : Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux, le SGCE : Schéma General de Cohérence Ecologique, la Trame verte et bleu, la Loi Gemapi : Gestion des Milieux Aquatiques, le PGRI : Plan de Gestion des Risques Inondation, le SRCAE : Schéma Régional Climat Air Énergie, le SRCE : Schéma Régional de Cohérence Ecologique…

Cela parait étrange, irréel… mais cela n’est pas fini !

Le SHMSAGEB : Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux du Boulonnais, la ZNIEFF : Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique, l’ONEMA : Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques, la DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer, la DREAL : Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement, le CELRL : Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages Lacustres, l’Eden 62 : Syndicat mixte en charge la gestion des Espaces Naturels, le Grand Site, le FPIC : fonds national de Péréquation des Ressources Intercommunales et Communales, le PADD : Projet d'Aménagement et de Développement Durable, l’Espace remarquable, le Parc Naturel Régional, le Pays Boulonnais, la Préfecture et la sous Préfecture.

Ne nous trompons pas de discours : tout ceci a bien été conçu pour protéger les plus faibles, la nature et, de façon générale, la société. Par contre, aujourd’hui, ne peut-on pas s’interroger sur l’inanité de ces constructions humaines. L’excès de protection ne va-t-il pas, in fine, à l’encontre de l’intérêt général ?

Au sein de tous ces organismes naviguent des techniciens aguerris, maniant leur jargon et leur culture technocratique. D’évidence, on voit apparaitre un rapport de force disproportionné entre  la primauté d’une technostructure technicienne savante, noyant de leur conception absconSe  la représentation élue, quelque peu perdue dans ce labyrinthe.

Cette inégalité entre la maîtrise des techniciens salariés et la disponibilité de la représentation bénévole des élus locaux ne permet plus à la démocratie de jouer son plein rôle.

N’y a t’il pas urgence de rendre le pouvoir là où il se doit d’être : auprès des représentants élus ? Mais pour ce faire, il faut réunir les conditions d’un meilleur discernement…

Que faire donc ?

Encore et toujours, élaguer cet enchevêtrement de structures, simplifier le discours, garder le principe absolu de subsidiarité. Tout ce qui peut être traité localement doit être traité localement.

Dans nos territoires à la peine et particulièrement ceux où le chômage excède 12 %, n’y aurait-il pas lieu d’accorder des dérogations vis-à-vis des contraintes réglementaires pour une période déterminée ? L’objectif étant de distiller de la liberté d’agir avec un suivi en souplesse de la part des services de l’État.

La technologie le permet aujourd’hui. Tout doit être entrepris pour garder un cap essentiel : les décisions et les choix doivent surgir du terrain et surtout ne pas être monopolisés par une technostructure qui ne doit être qu’éclairage et appui technique. L’État, via ses représentations préfectorales, doit apporter une assistance à la démocratie locale et permettre aux élus d’intervenir au sein du labyrinthe pour faire avancer les décisions démocratiques.