Cela fait maintenant 17 ans que l’association ‘’ Cercle Côte d’Opale Synergie’’ organise, chaque année à Boulogne-sur-Mer, le Forum Objectif Emploi. C’est un outil incontournable où les entreprises, l’administration et les associations peuvent visualiser le potentiel de ressources humaines du territoire.
Cet événement initié à l’origine par la seule association fait l’objet aujourd’hui d’une démarche collective entre la Communauté d’Agglomération du Boulonnais et de l’État autour d’un projet d’intérêt général.
Comme il était touchant de voir, la veille de Forum, ces jeunes filles en Bac pro hôtesse d’accueil, étrennant leur premier uniforme de circonstance et expérimentant, pour la première fois de leur vie, des chaussures à hauts talons. Elles se tenaient pourtant bien droites, le sourire affiché, malgré des chevilles surement bien malmenées.
Le jour même, ce fut un défilé de jeunes et moins jeunes, certains se dirigeant de manière décidée vers les stands des entreprises qu’ils avaient déjà repérées, d’autres parcourant les allées, souvent en petits groupes, butinant, ici et là, à la recherche d’opportunités.
Comment ne pas être interpellé en voyant cette jeunesse à la recherche d’un emploi. Pour nombre d’entre eux, comme l’oisillon au bord du nid, c’est le premier saut vers l’inconnu de l’entreprise ou de l’administration, sans avoir une idée très précise de ce qui les attend de l’autre côté de ces longs murs, bien clos, inaccessibles. L’entreprise, ils n’en ont souvent que l’image de ce que peuvent leur apporter la télévision, la famille ou les amis. Incomplète, déformée parfois, l’information arrive trop souvent par le prisme d’expériences d’autrui, souvent brouillées.
Pourtant, le choix d’un premier job est essentiel : cela peut être la porte ouverte à un accomplissement professionnel, mais cela peut être aussi une erreur d’aiguillage qui n’augurera pas bien de l’avenir.
La conséquence évidente est que le choix doit être particulièrement bien éclairé.
Or, force est de constater que peu d’entreprises prennent le temps, l’énergie ou les moyens de mieux se faire connaître pour permettre à ceux qui sont à l’extérieur de s’imaginer, de visualiser l’ensemble des possibilités d’accomplissement au sein du groupe humain qui les constitue.
Si ces entreprises ne le font pas, c’est qu’elles n’en ressentent, sans doute, pas le besoin, surtout dans une situation de déséquilibre de l’emploi, en particulier sur les territoires en difficulté, tels que notre littoral.
Et pourtant, il y a tant de bénéfices à grappiller pour l’entreprise de s’assurer que les deux parties puissent se retrouver dans la plus parfaite équation possible. C’est une garantie d’un apport d’une plus-value à l’ensemble du groupe en place. C’est donc une démarche essentielle.
Il nous semble qu’un œil extérieur peut se révéler, très certainement, un atout pour les deux parties concernées.
C’est une perception que nous espérons pouvoir partager.