Il y a vingt ans, le « Stena Challenger » s’échouait sur le sable de Blériot-Plage

PUBLIÉ LE 19/09/2015

PAR OLIVIER PECQUEUX

 

Mardi 19 septembre 1995, vers 23 h 50, le ferry « Stena Challenger », dernier arrivé au sein du groupe SNAT-Sealink, s’échouait à Blériot-Plage à la suite d’une erreur de pilotage. Les 172 passagers et 73 membres d’équipage étaient délivrés de leur prison de sable par des remorqueurs après vingt-cinq heures d’attente.


Au pied du ferry, des centaines de curieux ont défilé pendant des heures en ce 20 septembre 1995. PHOTO COLLECTION B. BARRON
 

La spectaculaire image du ferry prisonnier du sable, la proue pointant vers les dunes, est restée dans les mémoires. Le mercredi 20 septembre, au lendemain de cet échouement inédit, des milliers de pesrsonnes se pressent sur la plage pour voir de près ce mastodonte de 18 000 tonnes figé, dont on peut presque toucher la coque à marée basse.

Le Stena Challenger et les 245 personnes qui s’y trouvent (passagers et membres d’équipage) sont libérés après vingt-cinq heures d’attente, par les deux remorqueurs calaisiens, deux remorqueurs de haute mer arrivant ensuite pour escorter le navire vers le port de Calais. L’épilogue d’un fait divers extraordinaire.

Erreur de pilotage

Il est 23 h 20 mardi 19 septembre 1995 quand le Stena Challenger, navire moderne sorti quatre ans plus tôt des chantiers navals de Norvège, se trouve coincé dans le sable, à un petit kilomètre du port de Calais. Ce soir-là, le vent souffle à 85 km/h. Des bourrasques qui entraînent des retards dans les rotations entre Calais et Douvres, mais auxquelles les marins sont habitués dans le détroit du Pas-de-Calais. Le ferry de la compagnie suédoise a quitté le port de Douvres en retard et lors de son approche au port de Calais, il ralentit sa vitesse : le poste 5 où il doit accoster est en effet occupé par un ferry de la compagnie P&O. C’est dans cette phase de ralentissement que le navire dérive dangereusement vers la côte, au point de s’ensabler près du rivage.

Une vue aérienne du «
Stena Challenger
» ensablé. On observe que la mer, au lendemain de l’échouement, est encore très agitée. PHOTO ARCHIVES «
LA VOIX
»

Le lendemain, on avance l’hypothèse d’une panne de propulseur, mais on apprend bien plus tard qu’il s’agit d’une erreur de pilotage, qui a valu au commandant une suspension. Pour Stena Line, la facture du remorquage a été très lourde…

Évacuation des passagers trop dangereuse

L’incident n’entraîne pas de mouvement de panique à bord, les 172 passagers et 73 membres d’équipage sont sains et saufs. Mais prisonniers de ce ferry autour duquel se pressent les secours. Les sauveteurs en mer sont là, tout comme la gendarmerie nautique, un hélicoptère et six remorqueurs, dont Le Calaisien et Le Puissant, affectés au port de Calais. Un temps envisagée, l’évacuation des passagers via des toboggans, jugée dangereuse par le commandant, est abandonnée. Une première opération de désenchouage n’aboutit pas le mercredi 20 au matin. Dans la soirée, la deuxième opération est la bonne, grâce au travail combiné des sauveteurs en mer et des remorqueurs du port de Calais.