Il y a lieu de rappeler que Monsieur Dorp, conformément à sa mission, s'est adjoint les compétences de FUGRO pour la seule analyse géotechnique du problème rencontré, domaine qui requiert une compétence particulière.
C'est pourquoi les conclusions du rapport FUGRO en pages 35/48 sont à prendre uniquement au regard de la géotechnique, celles-ci mettent en exergue :
 Le désensablement de la plage,
 L'existence d'un gradient hydraulique (venues d'eau à l'intérieur du perré).

 

 

Toutefois ces calculs ont été menés à partir d'hypothèses théoriques (pages 28/48), à savoir une dalle en béton armé de 0,32 m d'épaisseur et des palplanches d'une longueur de 4 mètres.
Or l'expert Monsieur DORP en pages 27 et 28 de son rapport a très clairement rappelé les nombreux défauts d'exécution des entreprises SOGEA et EUROVIA (notemment l'épaisseur notoirement insuffisante du béton, le défaut de positionnement des armatures, le fonctionnement nul du drainage car en partie noyé dans la grave, ...).

 

C'est pourquoi, tant bien même vous persisteriez à maintenir la signature d'un accord transactionnel avec l'Etat, en aucune façon cet accord ne doit priver la commune de poursuivre ses recours à l'encontre du groupement d'entreprises et de leur assureur.

 

Subsidiairement vous faites état que l'accord qui serait pris à hauteur de 2,8 millions d'€ représenterait l'ensemble des dépenses engagées par la commune ; or il faut rappeler que Maître Fauquez, dans son dire récapitulatif du 22 juin 2009 à l'expert judiciaire faisait déjà état des montants suivants :
 Coût de la digue en 2001 en valeur indexée juin 2007 : 2.418.108 €
 Dépenses engagées par la Commune : 908.961 €,
Soit plus de 3,3 millions d'€ sans compter les frais de procédure, les intérêts d'emprunt et les frais de mesures conservatoires engagés depuis cette date. De plus l'indexation de ces montants à prendre en compte devrait s'entendre à date de reconstruction de la digue.

 

 

Quant aux coûts de reconstruction, l'expert les évalue à des montants, en valeur juin 2009, entre 6,7 (enrochements sans le moindre aménagement de la digue promenade) et 8,7 millions d'E (en béton).
Ces montants ne comprennent pas les moyens à mettre en œuvre pour éviter le désensablement (partie du problème ne relevant pas de la mission de Monsieur DORP), tel que le rappelle à juste tître FUGRO en page 26/48 de son rapport :
« Quelle que soit la solution de reconstruction choisie on pourra aussi envisager de mettre en œuvre des ouvrages permettant d'atténuer le désensablement général de la baie (épis en enrochement ou équivalent), sous réserve d'une étude par un bureau d'études spécialisé »
Cette étude reste à mener.

 

Ainsi donc il apparaît bien confirmé qu'en signant un accord transactionnel à hauteur de 2,8 millions d'€, la Commune de Wissant est très très loin du compte du préjudice subi et il apparaît légitime que les wissantais s'inquiètent quant au mode de financement des travaux à réaliser.

A votre disposition pour plus d'explications si nécessaire, et en espérant pouvoir être enfin entendus dans nos préoccupations, recevez Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, l'expression de nos sentiments les meilleurs.

 

Alain TOULEMONDE
Président de l'Association des Amis de Wissant
Le 27 septembre 2010