Une énorme montagne de sable déversée sur la dune de Wissant.
Un énorme bateau vert au large, un gros tuyau sur la plage qui crache de l’eau sableuse au pied d’une pelleteuse. Voilà à quoi ressemble le chantier de réensablement de la dune d’aval de Wissant, qui dure encorejusqu’en fin de semaine prochaine. Après des années de polémique entre partisans de l’enrochement et du renforcement de la dune, les premières pelletées de sable sont enfin jetées.
Débuté mercredi, cet impressionnant chantier qui attire les curieux va permettre de regonfler la dune avec 50 000 m3 de sable pour lutter contre l’érosion qui menace les habitations.
Mais cette montagne de sable n’est rien à côté du réensablement de 500 000 m3 prévu d’ici minimum trois ans par la mairie. «D’après les études, cette première étape va permettre de consolider la dune durant cinq ans, commente le maire, Bernard Bracq.Ensuite, il y aura un réensablement massif sur 2,5 km. Avec un entretien régulier, celui-ci doit durer ad vitam aeternam, comme chez nos voisins belges. »
Du sable belge
Les Belges, à qui on n’a pas seulement piqué leur idée : on a aussi acheté leur sable. Ce n’est finalement pas du sable de Calais, comme nous l’avions annoncé, mais de Belgique, qui remblaie la plage de Wissant.
« Il y a eu un appel d’offres, la société SDI était moins chère », explique le maire. La SDI, société lambersartoise de dragage international, est allée chercher le nouveau sable wissantais au fond de la mer au large de Nieuport, propriété de l’état belge, explique Nicolas Nancy, responsable du projet.
Le bateau, la drague aspiratrice Mellina, et ses 11 membres d’équipage effectuent deux rotations par jour, en fonction des marées. Soit deux livraisons de 2 500 m3 chacune, réceptionnées au sol par une équipe de 10 agents et quatre encadrants.
Le Mellina, connecté à des tuyaux flottants longs de 450 mètres, eux-mêmes raccordés à une canalisation de 420 mètres de tuyaux d’acier au sol, est accompagné d’un remorqueur, qui mobilise cinq personnes à bord.
La livraison du sable ne peut se faire qu’à marée haute, pour que la drague puisse approcher au plus près de la dune.
Argent européen
Au total, cette première opération de remblai aura coûté 1 219 760 € hors taxes à l’Europe (pour 70 %) et à Wissant (30 %). Soit 365 928 € HT pour la commune.
Le coût de la seconde opération, de 500 000 m3, n’est pas encore estimé.
AMANDINE FARAUD PHOTOS GUY DROLLET
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