Les travaux de consolidation de la Dune d'Aval et la destruction des blockhaus ne commenceront que début 2013

dimanche 20.05.2012, 05:02 - La Voix du Nord

Fin avril 2011, près de 120 personnes manifestaient sur la digue de Wissant afin que soit trouvée une solution technique pour consolider la dune d'Aval.

Celle-ci, victime d'une forte érosion, menaçait le lotissement situé juste derrière, au sud de la commune. Une pétition réunissait 659 signatures. Un an après, l'association la Dune d'Aval, qui insiste sur son but purement « constructif », dresse un bilan mitigé. « Les choses ont à la fois avancé et reculé » résument Jean Renard, président et Brigitte Couhé, secrétaire. Les travaux de confortement, qui devaient avoir lieu au début de cette année, ont été reportés à 2013.

Brise-lames et pieux

L'automne dernier, un compromis avait fini par être trouvé avec la municipalité. Cette dernière allait détruire les blockhaus gisant sur la plage - qu'elle estime dangereux pour les baigneurs -, « à condition de protéger la dune dans la foulée, avec un calendrier précis, en accord avec les services de l'État ». Les géants de béton devaient disparaître en janvier-février 2012, puis la protection de la dune être mise en place en mars-avril. En l'occurrence par des brise-lames en pierre placés le long de la dune (sur 300 m), complétés par des pieux de bois plantés perpendiculairement (sur 75 m), pour retenir le sable. Une solution inspirée de ce qui se fait à Sangatte, Oye-Plage ou encore en Belgique.

Des recours déposés

La mairie avait accepté de prendre la maîtrise d'ouvrage du chantier. Le « dossier était bouclé », le budget était constitué en grande partie de subventions européennes (Feder), quand, tout à coup, patatras : le maire de Tardinghen, soutenu par une autre association de la station balnéaire - les Amis de Wissant - a déposé un recours contre ce projet auprès de la préfecture, craignant notamment que la destruction d'un des blockhaus ait un impact négatif sur la dune du Châtelet. Depuis, il y a eu « une dégradation supplémentaire de la dune, qui s'affaisse en hauteur, déplore Jean Renard. On n'avait pas besoin de ça ! » Au dernier moment, le maire de Tardinghen a finalement retiré son recours, qui ne sera pas examiné par le tribunal administratif. Là-dessus est venu se greffer un second recours, cette fois-ci entre deux entreprises postulant pour effectuer la démolition des blockhaus. Le maire a dû relancer l'appel d'offres. « C'est pour ça qu'on a perdu un an » regrettent les dirigeants de l'association.

Déclarant malgré tout « rester optimistes et continuer à travailler positivement et sereinement », ils tiennent à réaffirmer qu'ils n'ont « pour seul but que la protection de la dune d'aval et par conséquent celle des habitations concernées et du bas Wissant ». Les travaux devraient avoir lieu en début d'année prochaine. D'ici là, des ruisseaux de sable auront sans doute coulé au pied de la dune. •

EMMANUELLE DUPEUX

Notre avis

Grace à cet article, les wisssantais en savent un peu plus sur le projet municipal !

Le compte-rendu du Conseil Municipal du 13 décembre 2011 faisait état "de la pose d'épis expérimentaux" parallèlement au démantèlement. Devant le défaut d'information complète et pertinente, nous avons soutenu à l'époque le recours de Tardinghen.

Une source (autorisée ?) parle maintenant de "brises-lames en pierre" et "pieux de bois plantés perpendiculairement sur 75 mètres". Il devrait donc y avoir une nouvelle délibération pour la pose d'un brise-lames en pierre, dont on avait pourtant entendu dire qu'il était exclu pour des raisons administratives...

Pour terminer, dans cet article on a bien la confirmation que c'est le recours d'un démolisseur de blockhaus qui a fait perdre un an, pour cause de marché mal rédigé.

Ca fait un peu désordre ! Pendant ce temps là, la mer avance et la Dune d'Aval recule...