Le Weald est un bassin géologique situé dans sud de l’Angleterre. Cette région est, tout bonnement, le pendant anglais du Boulonnais. Ce toponyme, d’étymologie saxonne, signifie pays boisé, une qualification toujours appropriée de nos jours : en effet, des deux cotés de la Manche, les villages et fermes parsèment le paysage de façon similaire, témoignant d’une proximité géographique, culturelle et humaine. En sous-sol, le bassin est également contigu, se composant de strates de roches qui contiennent des dépôts d'hydrocarbures, donc… du pétrole…
Doux rêve, pense-t-on !
Sans doute… Sauf qu’en 2014 du coté anglais, ce bassin a fait l'objet d’une spéculation fiévreuse à la suite de tests prouvant la présence de pétrole… et pas qu’un peu… On évoquait à cette occasion des millions de barils de pétrole.
Un peu plus tard, en avril 2015, la société britannique UKOG (UK oil & gaz) a échauffé encore plus les esprits en chiffrant les réserves de ce bassin à 100 milliards de barils de pétrole, ajoutant que 15% de l'huile pouvait être extraite, susceptible de transformer la région en un mini Dallas…
Coup médiatique, stratagème boursier ! N’a-t-on pas brocardé.
D’ailleurs, depuis, plus grand-chose n’avait été publié à ce sujet.
Ces derniers temps, l’effondrement du prix du baril a définitivement enterré toute velléité en ce domaine.
Surprise, cette semaine, un nouveau coup de théâtre… Voilà que les actions d’UKOG bondissent de 40% … La cause : la divulgation d’une fuite savamment orchestrée d’information concernant le volume de production de pétrole d’un premier puits foré, juste à côté de l’aéroport de Gatwick. Le pétrole brut aurait surgi, en pression, sur la base de 463 barils par jour (soit 73 600 litres)
Stephen Sanderson, le président de l’UKOG, vient de déclarer : " Le test de débit du premier puits apporte la preuve que des quantités importantes de pétrole peuvent être amenées à la surface. Bien que ces débits sont remarquables et au-delà de nos attentes, il convient de garder à l'esprit que l'utilisation future prévoit un puits horizontal et des techniques de stimulation appropriée qui pourraient augmenter sensiblement les débits ".
En ces temps de vigilance écologique absolue, il est à noter que l’UKOG n’utilise pas la technique de la fracturation. L’huile remonte à la surface sous sa propre pression et n'a pas, jusqu'à présent, rendu nécessaire un pompage artificiel.
Effet d’annonce, coup de ‘’comm’’ pour faire rebondir la valorisation d’UKOG, peut-être… Mais la réalité semble être quand même la confirmation qu’il se passe quelque chose sous ce fameux bassin Weald…
Mais alors, cette formation géologique ! Elle continue bien de ce côté-ci de la Manche. Le pétrole, c’est comme les nuages, cela ne connait pas les frontières.
Avant, on n’avait pas de pétrole, mais on avait des idées…
Mais, cela c’était avant !