Le TELEGRAMME Littoral fouesnantais.
Longtemps en charge de l’environnement, au Conseil régional, le Fouesnantais Gérard Mével préconise une solution pour lutter contre l’érosion de la dune : un rechargement des plages.
En 2014, Gérard Mével s’inquiétait déjà de l’avenir de la dune de Mousterlin.
L’ancien vice-président du Conseil régional en charge de l’environnement, le Fouesnantais Gérard Mével, revient sur la position de Roger Le Goff, président de la CCPF, face à l’érosion du littoral et sur le désenrochement des dunes de Mousterlin. Celui qui fut à plusieurs reprises conseiller municipal de l’opposition regrette « avoir eu raison trop tôt » et préconise aujourd’hui un rechargement des plages.
L’enrochement : un échec
« Plus de 30 ans après, la protection par enrochement choisie pour Mousterlin-Est est un échec. Par un phénomène classique de réflexion, il a accentué la fragilité dunaire à son extrémité et modifié le profil de la plage. Ce projet avait provoqué alors de vifs débats contradictoires. Je préconisais déjà à cette époque le reprofilage de la dune, la création de parkings en retrait, la canalisation piétonne, mesures mises en œuvre depuis en partie », constate Gérard Mével qui regrette que l’expérimentation par l’implantation de pieux n’ait pas eu le résultat espéré.
Engager des études approfondies
Mais l’ancien élu ne semble pas surpris. « Il est nécessaire d’engager des études préalables approfondies, de rechercher collectivement, sereinement, des solutions suite à des débats associant tous les acteurs concernés, d’informer la population, de s’appuyer sur des avis d’experts, d’universitaires spécialistes du littoral, de géographes, de scientifiques, d’entreprises innovantes ».
La protection du littoral nécessite une vision globale
Gérard Mével dit ne pas vouloir polémiquer. « La raison aujourd’hui impose de prendre le temps de la réflexion pour éviter les impatiences du passé qui n’ont pas permis de trouver une solution durable devant la complexité l’accélération des phénomènes d’érosion et climatiques. Toute modification du trait de côte fait courir le risque, en croyant sauver un secteur, d’en bouleverser d’autres ». Pour le Fouesnantais, la protection du littoral nécessite une vision globale prenant en compte les aspects humains, économiques, urbanistiques, environnementaux, les futurs impacts du changement climatique.
Une combinaison de mesures
Il le concède, « Il n’existe pas de solution miracle. Mais il convient de mettre en œuvre une combinaison de mesures adaptées pour anticiper et freiner le phénomène d’érosion : procéder au rechargement périodique des plages, maîtriser l’urbanisme et gérer le milieu (réglementer, réhabiliter, restaurer, végétaliser, éduquer) ».
Le littoral est une richesse que l’on doit transmettre aux générations futures, c’est une chance pour notre région, un facteur d’attractivité, un milieu de vie, mais c’est aussi une responsabilité face aux menaces et aux convoitises qu’il suscite.