« Plus de 30 ans après, la protection par enrochement choisie pour Mousterlin-Est est un échec. Par un phénomène classique de réflexion, il a accentué la fragilité dunaire à son extrémité et modifié le profil de la plage. Ce projet avait provoqué alors de vifs débats contradictoires. Je préconisais déjà à cette époque le reprofilage de la dune, la création de parkings en retrait, la canalisation piétonne, mesures mises en œuvre depuis en partie », constate Gérard Mével qui regrette que l’expérimentation par l’implantation de pieux n’ait pas eu le résultat espéré.

Gérard Mével regrette les précipitations.
Gérard Mével regrette les précipitations. (Gérard Mével)

Engager des études approfondies

Mais l’ancien élu ne semble pas surpris. « Il est nécessaire d’engager des études préalables approfondies, de rechercher collectivement, sereinement, des solutions suite à des débats associant tous les acteurs concernés, d’informer la population, de s’appuyer sur des avis d’experts, d’universitaires spécialistes du littoral, de géographes, de scientifiques, d’entreprises innovantes ».

La protection du littoral nécessite une vision globale

Gérard Mével dit ne pas vouloir polémiquer. « La raison aujourd’hui impose de prendre le temps de la réflexion pour éviter les impatiences du passé qui n’ont pas permis de trouver une solution durable devant la complexité l’accélération des phénomènes d’érosion et climatiques. Toute modification du trait de côte fait courir le risque, en croyant sauver un secteur, d’en bouleverser d’autres ». Pour le Fouesnantais, la protection du littoral nécessite une vision globale prenant en compte les aspects humains, économiques, urbanistiques, environnementaux, les futurs impacts du changement climatique.

Une combinaison de mesures

Il le concède, « Il n’existe pas de solution miracle. Mais il convient de mettre en œuvre une combinaison de mesures adaptées pour anticiper et freiner le phénomène d’érosion : procéder au rechargement périodique des plages, maîtriser l’urbanisme et gérer le milieu (réglementer, réhabiliter, restaurer, végétaliser, éduquer) ».

Le littoral est une richesse que l’on doit transmettre aux générations futures, c’est une chance pour notre région, un facteur d’attractivité, un milieu de vie, mais c’est aussi une responsabilité face aux menaces et aux convoitises qu’il suscite.