Le Grain de Sable
Journal de libre expression - N°2 - Février 2010
De Mme Bages - Conseillère Municipale - 2 ch de l'oppidum, Wissant
Sable
Beau Sable du bord de mer,
Mais qui te récupère,
En cachette, la belle affaire,
Dans les dunes, juste derrière,
Les laisses de mer.
En effet, il faut refaire
Le sol bien éphémère
De toutes les petit' aires
De jeux divers,
Sans commentaire.
Beau Sable du bord de mer,
Mais qui te récupère,
En cachette, la belle affaire,
Dans les dunes, juste derrière,
Les laisses de mer.
En Conseil Municipal les 15-09 et 4-11 derniers, j'ai demandé à Mr le Maire la provenance du sable qui recouvrait le sol des 3 aires de jeux, situées respectivement rue Prof. Leloir, au camping et square Gris Nez.
La réponse apportée, sans gêne aucune, fut: "la plage". Je ne pense pas être la seule wissantaise interpellée par ces opérations peu nobles sachant que La Baie de Wissant est l'un des sites du littoral français le plus touché par l'érosion. De plus, il n'a pas été prévu de système permettant de maintenir le sable apporté sur ces aires de jeux.
Conséquence: il faudra constamment recharger en sable pour reconstituer un sol devant répondre à des normes de sécurité. Cette méthode est loin d'être la meilleure et certes la plus coûteuse pour notre environnement.
D'ailleurs l'aire de jeux rue Leloir a déjà été ensablée par deux fois, à quand la 3ème? Et il est nécessaire aujourd'hui de refaire les 3 aires. Cela représente des m3 de sable. Or, nous connaissons un grave problème d'érosion. Peut-être ne faudrait-il pas en rajouter et agir "autrement".
Quant à l'érosion, en Conseil Municipal du 01-12, j'ai demandé à Mr le Maire si nous pouvions envisager l'utilisation de moyens souples de défense à la mer à titre expérimental. La réponse apportée fut négative car l'entretien resterait trop coûteux à long terme pour la commune.
Cependant l'avantage d'une expérimentation est de soulager la commune de charges financières et de charges d'entretien, ainsi que d'eviter d'engager sa responsabillité. De plus, il s'agit de l'avenir de Wissant.
Le combat ne peut se concentrer uniquement sur la digue, car digue et érosion sont liés. Et il est incompréhensible de ne pouvoir débattre plus profondément d'un tel sujet.
L'Association de la Dune d'Aval en sait quelque chose. Elle œuvre depuis des mois pour rechercher des solutions efficaces. Elle s'est documentée, a basé son travail sur l'étude de faisabilité élaborée en 2004 à la demande de la Communauté de Communes de la Terre des Deux Caps. Elle a mis au point un projet, étudié son montage financier principalement subventionné. Mais, elle se heurte toujours au refus de la municipalité. Pourtant, l'Etat avait mobilisé une enveloppe de 500000 € lors d'un Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire en 09-2004, afin de combattre l'érosion sur un plan de 2004 à 2009.
Cette enveloppe arrivant à échéance en 12-2009, l'Association a sollicité auprès du Préfet une prorogation du plan jusqu'en 12-2010, puisque les dispositifs n'ont encore pu être expérimentés. Le Préfet l'a accordée.
Je pense qu'il faut saluer le travail acharné de cette Association ainsi que celui de Mr Henno, qui est Conseiller Général dans la Somme et ancien Adjoint au Maire (aux travaux) de la ville d'Amiens, et qui apporte un grand soutien à l'Association.
Le 11-12-2009, nous apprenions au journal télévisé d'informations nationales de TF1 que la municipalité de La Tranche sur Mer (85) lançait une nouvelle expérimentation pour fixer les dunes, car épis et enrochements n'ont pas suffisamment encore fait leurs preuves pour
combattre l'érosion sur ce site. Nombre de communes du littoral français ont engagé des travaux pour défendre leur patrimoine contre la mer, et notamment dans la Somme, au nord et au sud de la Baie. Peut-être pourrions nous nous y intéresser et faire un état des différentes pratiques, des coûts et des résultats obtenus, enfin, les rapprocher à nos données
géomorphologiques et environnementales. Car, préserver nos dunes est un enjeu essentiel pour la survie de notre village. Les moyens de défense contre la mer sont nombreux: pieux, digue, enrochements, réensablement, mais il y a aussi des moyens plus souples comme les boudins de sable, le procédé Ecoplage, la plantation de végétaux…(Dévelt Durable).
Mais pour plus d'efficacité il faut souvent combiner plusieurs solutions.
Celles-ci doivent s'inscrire également dans une démarche cohérente entre les dispositifs et avec les communes voisines, car la création d'ouvrages de défense contre la mer sur une commune a des conséquences sur les communes voisines.
Pour conclure ce dossier "Sable", je souhaiterais revenir sur la polémique qui s'est installée cet été autour du sable et des gravats déposés sur la plage, devant le Mur de l'Atlantique, en débord du chantier Leblan.
En effet, le compte rendu du conseil municipal du 7 juillet 2009 précise les faits suivants: "Mr D'hour rappelle que la mise en place du sable devant le Mur de l'Atlantique, côté plage a été sollicité, non pas par la Commune, mais par l'Association des Amis de Wissant et notamment
Mr HENNO Hubert, MR MORILLION et également Mr COUPIN."
Sur ce même compte rendu, j'ai eu la surprise de lire que j'avais été élue secrétaire de séance, donc que j'avais une responsabilité dans la production de ces écrits. Or, je n'ai jamais été élue secrétaire de séance et je n'ai jamais produit de compte rendu!! Mais, les faits précisés ci dessus, je les ai entendus, excepté le nom de Mr Morillion, tout comme le mystérieux rédacteur qui les a reportés. Je m'étais même manifestée à l'annonce du nom de Mr Coupin pour vérification.
Puis Mr D'hour demande un rectificatif dans le compte rendu du conseil municipal du 15-09-09. Il précise que:" Mr COUPIN et Mr MORILLION ne sont pas à l'origine des dépôts de sable de part et d'autre du Mur de l'Atlantique et ne sont donc pas concernés pour ces faits".
Si je compte bien, il en manque un. Pauvre Mr Henno, on lui fait porter le chapeau.
Pour clore ce feuilleton de mauvais goût, démontrant un certain amateurisme, j'aimerais apporter les précisions suivantes: seule la municipalité a donné "l'autorisation de déposer du sable, sous la forme d'un talus longeant la partie du Mur de l'Atlantique comprise entre
l'embouchure de la rivière et les enrochements du café "La Sirène". Et ce par courrier adressé à la société "Ramery Bâtiments" le 29-04-09.
Que ces dépôts de sable soient très vite devenus des dépôts de gravats n'est le problème ni de tel ou d'untel, mais le problème de la municipalité.
Et nous pouvons apprécier ses réactions. De plus, le beau sable de Wissant extrait du chantier Leblan a quitté la commune pour des travaux d'assainissement à Pihen les Guines. Et cet été, la plage était enlaidie, voire dangereuse, avec les gravats. Ceux que la mer n'a pas encore
emportés sont toujours en place dix mois après les faits.
Une dernière petite remarque. J'ai eu la surprise de lire dans le compte rendu du conseil municipal du 01-12-09 que je n'avais pas transmis toutes mes remarques. Or, ces dernières ont été transmises sur un même document, certaines ayant été reprises et d'autres non.
Je rappelle, par ailleurs, que mes remarques étaient orales le jour du conseil, et que pour pallier à un problème de prise de notes, j'ai proposé de les transcrire par écrit. Si la municipalité ne souhaitait pas faire apparaître mes remarques au compte rendu, il fallait juste avoir le courage de le dire. Je revenais sur une délibération du 4-11 par laquelle
fut voté la création d'un troisième poste administratif de façon peu règlementaire à mon sens. De plus, Wissant, village de 1068 habitants, n'en a pas besoin.
Mme Bages.