Le retour de Boulogne !
Boulogne-sur-Mer peut s’enorgueillir d’un passé extraordinaire de ville portuaire aux avant-postes de la Grande-Bretagne. De César et son ‘’Portus Itius’’, au Duc de Boulogne accompagnant Geoffroy de Bouillon à Hasting, au 19° siècle où 10 journaux étaient publiés en anglais… Les Anglais ont été toujours présents ou au centre des préoccupations des Boulonnais.
Par ailleurs, se souvient-on aussi qu’en 1900, 80 % des instruments d’écriture français étaient conçus et fabriqués à Boulogne, qu’à la même date, 50 % du ciment provenait du Boulonnais. Essentiel avant l’arrivée du moteur à explosion, le cheval de trait, de race boulonnaise, a permis à l’arrière-pays du boulonnais de s’enrichir considérablement. Le port de Boulogne pouvait se prévaloir à l’époque de huit armateurs. La pêche boulonnaise rayonnait en maitre à Paris avec sa fameuse route du poisson. On ne pouvait pas non plus négliger les arts de la céramique à Desvres, et la sidérurgie et les mines de Marquise.
Force est de constater qu’en 120 ans, la malchance ou le manque de vision a percuté la ville et ses forces vives.
Rebondir aujourd’hui sur les mêmes traces qu’avant serait sans doute pas très pertinent tant le monde a changé et les conditions de la concurrence se sont avivées…
L’avenir de Boulogne et du Boulonnais doit très certainement être axé sur les critères d’excellence que représentent ses atouts : la vieille ville fortifiée, la cathédrale et sa crypte étonnante, l’atmosphère moyenâgeuse des vieilles rues pavées, le grouillement de la population autour du port d’où émerge la gouaille des pêcheurs au travers du cri des mouettes…
En bref, la ville peut miser sur l’activité touristique et économie résidentielle.
À cet égard, il faut bien reconnaître que la municipalité a pris les choses en main. De partout, on voit surgir des grues et une ligne directrice se dessine clairement tout au long de la liane jusqu’au port. Nausicaa, déjà bateau amiral, est en train de doubler de taille permettant l’émergence de construction d’immeubles aux alentours. Le secteur ‘’République Eperon’’ de l’ancienne gare maritime affiche un extraordinaire projet de construction avec une thalassothérapie et un hôtel de haut de gamme, associé à une résidence hôtelière et d’autres projets dont Boulogne n’avaient pas vu la couleur depuis longtemps.
Mais, Boulogne, c’est aussi un havre où les navigateurs aiment se retrouver au sein d’un port niché au plus profond d’une des plus larges rades du Nord-ouest européen.
Les Boulonnais, mais aussi nos voisins européens, attendent maintenant le nouveau projet de la Marina, nouvelle donne urbaine et résidentielle, qui s'aménagera au fond de la rade, attirant inévitablement une population nord-européenne et contribuant, sans aucun doute, à lui offrir des perspectives d’une nouvelle vie, sans doute multiculturelle et transfrontalière, renouant en ce sens avec son glorieux passé du 19° siècle.
Avec Boulogne, la Région est incroyablement dotée… Mais, de grâce, ne ratons pas le coche !