C’était il y a juste un an, le 23 juin 2016 !
À la surprise générale, les Britanniques choisissaient à une faible majorité, il est vrai, de quitter l’Union Européenne. Ce fut indéniablement un vrai séisme.
Curieusement, à l’usage, on s’aperçoit que les gagnants de la situation n’ont pas été ceux attendus, tant s’en faut : le parti UKIP et son leader charismatique Michael Farage ont complètement perdu pied aux dernières élections locales… David Cameron a dû laisser sa place de Premier Ministre… Boris Johnson qui s’est trompé d’époque en essayant de revêtir l’habit de Churchill est manifestement complètement cornaqué par la très habile Theresa May… Cependant, même les travaillistes n’ont pas réussi à tirer leur épingle du jeu en s’enfermant dans une politique extrémiste qui n’attire que peu de sympathisants outre-Manche. Les Libéraux qui avaient l’opportunité de se refaire une santé sont, eux aussi, passés à côté…
Après une période de flottement, la Premier Ministre a finalement invoqué l’article 50, en mars dernier pour, ensuite, décider de profiter d’un avantage qu’elle percevait dans l’opinion publique en convoquant des élections législatives le 8 juin.
De son côté, la livre Sterling fait du ‘’Yo-Yo’’… Cela fait surement le bonheur des traders, mais complique la tâche des commerciaux et des entrepreneurs tant les produits britanniques sont dépendants d’entrants en provenance de la Communauté européenne. Un chiffre est tout à fait révélateur 19 % de tout ce qui est commercialisé au RU transite par Douvres-Calais… Un exemple parmi d’autres, l’arbre à cames de la Mini provient d’une entreprise en Normandie pour être envoyé en Angleterre, puis rectifié en Allemagne et finalement monté dans la chaine de production à Cowley (près d’Oxford). Comment dans ces circonstances, BMW propriétaire de la marque Mini peut-elle gérer les prix des voitures avec tous ces paramètres qui interviennent sur la chaine de production et le prix de revient ?
"Nous savons très peu sur la façon dont cela va s’organiser", résume le Dr Mark Hammond, maître de conférence à l'Université Christchurch de Canterbury, co-auteur de : Making a Success of Brexit.
Pourtant, il y a du pain sur la planche au niveau national, mais, plus encore au niveau des entreprises. D’après un sondage réalisé auprès des chefs d’entreprise du Kent, la plupart d’entre eux adoptent une position de ‘’wait and see’’.
Les promoteurs du Brexit incriminaient les réglementations tatillonnes en provenance de Bruxelles. Or, on constate que ces réglementations ne seront d’une part pas abrogées de sitôt, mais de plus elles seront probablement substituées par des réglementations britanniques qui ne libéreront pas pour autant les entreprises. Récemment, les entreprises britanniques se félicitaient de la baisse de la livre sterling leur permettant de récupérer quelques marchés export, mais, de fait, l’inflation qui pointe son nez va rapidement annihiler cet avantage concurrentiel.
Du grand Guignol, en effet !
On en rirait, si cela n’était pas si sérieux !
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