Le Brexit commence à pincer pour les PME britanniques.
La période de transition du Brexit s’est close, le 31 décembre dernier. Depuis, jour après jour, les Britanniques commencent à réaliser, petit à petit, que le marché unique était bien une création unique et une réalisation économique exceptionnelle. En effet, pour une grande partie des Britanniques, l’appartenance du Royaume-Uni à la communauté européenne avait été plus perçue comme une contrainte de gouvernance qu’une avancée économique, sociale et politique.
Et pourtant, depuis tant d’années, les 27 pays ont progressivement accepté d’ajuster leurs législations et réglementations afin de faciliter, avec un succès patent, la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et service. C'est, sans conteste, le meilleur exemple au monde de coopération économique et d'intégration entre États souverains et indépendants.
Il n'est donc pas surprenant que le changement, finalement plutôt abrupt, du statut du Royaume-Uni perturbe, aujourd’hui, les relations commerciales entre le Royaume-Uni et l'UE.
D’évidence, l'UE veut s'assurer que les marchandises en provenance du Royaume-Uni soient bien produites au Royaume-Uni et ne proviennent pas d'un pays tiers qui n'a pas conclu d'accord de libre-échange avec l'UE. Cela génère des contraintes pour l’établir avec force de documentation, de vérifications et d’inspections pour prouver la conformité. Cela, bien entendu, crée de nouveaux coûts supplémentaires…
La presse britannique se fait déjà écho de multiples problèmes liés à ce nouvel état de droit. Les problèmes s’accumulent : documentation complémentaire astreignante, frais de dédouanement, nouvelles taxes… C’est une litanie de plaintes qui circule dans les médias, même ceux qui étaient des inconditionnels du Brexit n’hésitent pas, aujourd’hui, à retourner leur veste pour relater une nouvelle bureaucratie, un cauchemar administratif, des retards et les coûts transfrontaliers pour l’expédition de colis vers l’Europe, sans compter la problématique de la TVA…
Même le vénérable Financial Times se met de la partie en rapportant le fait qu’une bouteille de vin rouge français de 12 £ pourrait se voir être augmentée de 1,5 £ à cause de la bureaucratie supplémentaire et les coûts complémentaires liés aux importations.
La situation s’envenime à tel point que certains conseillers du ministère du Commerce International à Londres préconisent aux petites et moyennes entreprises d’investir dans une filiale installée sur le territoire de l'Union Européenne pour faciliter la distribution de leurs produits.
Par un surprenant retour de situation, n’allons-nous pas nous trouver dans un schéma où notre proximité géographique du marché britannique va devenir un atout extrêmement pertinent pour les PME anglaises. La Côte d’Opale située à une heure du Centre de Londres et à 35 minutes du Kent n’est-elle pas, en effet, destinée à être l’endroit idéal pour y implanter un bureau, un entrepôt pour celles et ceux souhaitant conserver une présence efficace sur le continent ?
Le Brexit commence à pincer
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