Danger imminent sur la dune d’aval

Wissant a ainsi bénéficié, à plusieurs reprises, de l’apport de milliers de m3 de sable, essentiellement au niveau de la zone appelée « Dunes d’aval », sur sa partie sud. C’est la portion la plus atteinte, celle qui nécessite une attention de tous les jours A chaque grande marée, pour le peu que le vent souffle un peu plus fort que d’habitude, la cinquantaine de propriétaires en première ligne se disent que cette fois, ils vont y laisser leur maison...

 Mais les experts se sont rendus compte que si la dune d’aval est bien le secteur le plus fragile, c’est l’ensemble de la baie de Wissant qui a besoin d’une ordonnance. Et d’un traitement d’attaque, rapide, parce que le déficit sédimentaire, au lieu de régresser, ne s’arrête pas... Et cela fait 40 ans que le phénomène progresse. Les réensablements successifs n’ont pas eu l’effet escompté, c’est si vrai qu’une nouvelle opération, visant à préserver la dune d’aval des prochaines tempêtes, va de nouveau être rechargée à l’automne, avec 7 à 10 000 m3 de sable.

Entre 25 à 35 millions d’euros à trouver

C’est dans ce contexte d’urgence que Wissant va connaître, à l’horizon 2020 et après toute une série de démarches administratives complexes mais indispensables, ce qui s’apparente à un « chantier du siècle ». A l’échelle de ce petit village de 900 habitants, c’est en tout cas l’image qui vient à l’esprit quand on a sous les yeux ces deux chiffres vertigineux : il faudra 1,7 millions de m3 de sable pour sauver Wissant et ce chantier coûtera entre 25 et 35 millions d’euros... dans un premier temps. Car les experts sont tous d’accord là dessus : si impressionnante soit-elle, cette recharge en sable, qui prendra plusieurs mois, s’étalera sur une bande de 3 km, ne sera peut-être pas suffisante. Un traitement de fond est donc déjà programmé : tous les 5 ans, il faudra redéposer entre 350 000 et 500 000 m3 de sable sur l’ensemble de la plage pour garder la situation sous contrôle.