Brexit,  la société Britannique se divise.

Préoccupé par notre politique intérieure, à l’aune des élections, notre regard s’est quelque peu détourné de l’Angleterre qui laisse apparaître maintenant de véritables divisions internes à l’issue de la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union Européenne.

Nous pouvons observer ce pays divisé en quatre groupes de pensées :

Les convaincus de l’indépendance du Royaume-Uni. Ils se sentent pousser des ailes considérants qu’ils sont victorieux et sont enthousiastes de la décision de Theresa May. Ils représentent plutôt une population plus âgée, moins riche et implantée dans les régions rurales.

Les optimistes prudents pensent qu’ils vont quand même tirer parti de cette décision, tout en restant quelque peu inquiets de ne pas savoir comment les choses vont s’engager.

Les pragmatistes ayant accepté à contrecœur le Brexit continuent leurs affaires comme si de rien n’était, ne présentant que peu d’émotion et essayant de rester l’esprit ouvert, en espérant que l'Angleterre s’en sortira. C’est le ‘’Wait & See’’ qui prévaut, ici.

La dernière catégorie regroupe les pessimistes anéantis par le Brexit. Ils ne se sont pas encore remis de cette décision, présentant des sentiments de déception et de profonde inquiétude. Cela les amène à mettre en cause les responsables ayant promu cette orientation politique. Ce segment représente plutôt une population plus jeune, plus aisée et plus métropolitaine.

 

Il apparaît au bout de 9 mois au travers d’études que la situation est très polarisée : les deux tiers de la population se trouvent dans les extrêmes : absolutistes et pessimistes, seuls 30 % de la population interviewée se retrouve dans une position médiane d’optimisme prudent ou de pragmatisme. 

Très curieusement, ne peut-on voir ce côté-ci  de la Manche, une situation relativement identique vis-à-vis de l’Europe.

Au Royaume-Uni aussi bien qu’en France, l’Europe  est un réceptacle aisé et facile à mettre en avant pour canaliser toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les consommateurs et les entreprises dans la gestion de leurs affaires.

Curieux quand même d’entendre les critiques acerbes propagées vis-à-vis des normes et des régulations qui s’inscrivent progressivement dans notre vie quotidienne. Or, il est clair que la plupart de celles-ci s’imposent pour la protection de l’intérêt du consommateur ou le respect de la concurrence. Les Britanniques verront, très certainement d’ici quelques années, le même type de normes s’imposer, sauf que celles-ci seront promulguées par les instances nationales… Pour autant, elles seront toujours aussi contraignantes et, de temps à autre, considérées comme également absurdes…

Dommage que les médias ne se soient pas intéressés à l’évolution de la société américaine, japonaise, voire même chinoise pour vérifier si dans chacun de ces univers il ne se manifeste pas le même type de révolte vis-à-vis des normes et régulations de plus en plus autoritaires. 

Je prends le pari qu’on y observe les mêmes phénomènes…

Thaddée Segard

Avril 2017