Ce n’est pas un bar de plage, mais sa proximité avec la mer pose question. Structure précaire, le bar des Sirènes se dresse au bout de la digue de Wissant, protégé des vagues par les enrochements. Il reste que, dans l’immédiat, l’assaut de la mer se fait moins menaçant que l’action judiciaire le visant.
Le bâtiment, qui a vu le jour après la guerre, appartiendrait à la commune et n’aurait bénéficié d’aucun permis de construire. « Le bar des Sirènes est en parfaite illégalité », confirme le maire Bernard Bracq. Ce qui n’a pas empêché l’établissement de changer de mains. L’actuel propriétaire du fonds de commerce n’a pas répondu à nos sollicitations. Il ne peut ignorer que son établissement vit avec une épée de Damoclès au-dessus de lui, puisqu’une action judiciaire est en cours.
Celle-ci doit faire respecter l’engagement pris par la municipalité au début des années 90 auprès du promoteur immobilier ayant fait construire la copropriété du Bas-Moulin, où se trouve aujourd’hui L’Hôtel de la baie de Wissant. À l’époque, le promoteur goûtait peu la présence du bar des Sirènes dans l’axe de la vue sur mer. « On avait négocié un repli possible », confirme Jean-Pierre Coupin, le maire de l’époque. Mais ses successeurs n’ont pas respecté l’accord conclu, à savoir une démolition. « J’avais d’autres chats à fouetter, comme un perré à reconstruire, se justifie Bernard Bracq. Il y a des priorités. » La procédure judiciaire étant en cours, il n’en dira pas plus mais promet qu’« un jour ou l’autre, le bar des Sirènes disparaîtra ».